6 décembre 2009

La boîte

Son corps endolori hurlait.

Accroupie, le menton sur ses genoux repliés, les cuisses contre son ventre et les bras encerclant ses jambes, elle avait le dos contre une surface dure et froide. L'obscurité était totale. Elle tenta de relever la tête, mais quelque chose l'en empêchait. Elle voulut étendre ses bras, mais cela lui était impossible de même qu'il lui était impossible d'étendre ses jambes, la même paroi dure froide l'en empêchât encore une fois.

Une seule conclusion s'imposait : elle était enfermée dans une boîte à peine assez grande pour la contenir recroquevillée comme un fœtus.

Elle voulut hurler, mais réalisa que sa bouche était obstruée par une balle de caoutchouc maintenue en place par un harnais qui lui encerclait la tête. Elle prit alors conscience que sa mâchoire aussi l'élançait. Son niveau d'inconfort augmentait rapidement.

Pas un bruit que le son de sa propre respiration et de son cœur qui battait. Elle avait beau se concentrer sur le monde extérieur, rien ne filtrait dans son univers opaque et inconfortable.

L'angoisse, l'amie du réconfort dans la détresse, l'enveloppait lentement de ses grands bras terrifiants. Elle se laissait bercer au rythme de sa peur n'ayant aucune autre bouée à sa portée. La douleur de ses membres engourdis lui procurait un apaisement bienvenu et rassurant.

Ses pensées tournaient autour de la raison de sa condition. Elle n'avait aucun souvenir de ce qui avait précédé cette situation précaire dans laquelle elle se trouvait, que de vagues images d'une rencontre.

Puis, elle se sentit basculer vers l'avant. Elle voulut se retenir, mais en vain. Sans ménagement, la boîte tomba lourdement et elle se retrouva agenouillée sur ses mains. Tout son poids s'appuyant sur ses genoux et sa tête, la douleur était pratiquement insupportable, mais prisonnière, elle ne pouvait rien faire.

Un étrange son se fit entendre. La friction de deux pièces de métal frottant l'une contre l'autre. Puis, au niveau de ses fesses, une sensation de fraîcheur. Son rythme cardiaque s'emballa. Sa respiration devint saccadée. Ne sachant ce qui l'attendait, sa peur se muta en panique.

Elle sentit qu'on lui enfonçait un vibrateur dans le con. Sans ménagement. Sans la préparer. Sans aucune considération. L'infernal objet qui vibrait en elle et contre lequel elle était impuissante devint le nouveau centre de toute son attention. Privé de toute autre stimulation, tout son Être se focalisait sur ce seul envahisseur.

L'angoisse céda lentement le pas au plaisir, à la jouissance, à l'orgasme et à la douleur.

1 commentaire:

  1. Tiens! Tiens! Voilà la charmante explication des 3L. J'aurais bien dû m'en douter.

    J'Adore cette phrase... Elle vait beau se concentrer sur le monde extérieur, rien ne filtrait dans son univers opaque et inconfortable.
    C'est un monde en soi. Vous écrivez fort joliment!

    M.

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